Endométriose, cancer du sein…

mars 2025 | Temps de lecture estimé : 3 min

Journée Internationale des droits des femmes

Droit à la santé : interdisons les pesticides de synthèse !

Les pesticides ont des effets nocifs sur la santé des femmes et des minorités de genre concernées, avec une double peine dans les pays du Sud Global.

Cancer du sein

En octobre 2024, dans une tribune du journal Le Monde, plus de 1 000 femmes de moins de 50 ans touchées par le cancer du sein interpellent les pouvoirs publics. Elles ne se reconnaissent pas dans les facteurs de risques traditionnellement évoqués et demandent à ce que les effets des substances chimiques soient mis en lumière malgré les pressions des lobbys industriels.¹

Et pourtant, déjà en 2015 le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé comme cancérogènes probables cinq organophosphorés : le malathion (utilisé en épandage aux Antilles pour la prévention du chikungunya), le glyphosate (principe actif du désherbant “Round Up” de Monsanto), le parathion, le diazinon et le tetrachlorvinphos.²

Les recherches se poursuivent, trop lentement, mais de nouvelles études mentionnées par l’Inserm en 2021 mettent en cause d’autres insecticides organophosphorés (le chlorpyrifos, le terbufos et le coumaphos) en lien avec le cancer du sein.³

Une étude de l’Inrae met en avant l’impact de l’exposition alimentaire aux pesticides dans la survenue de cancer du sein en post-ménopause.⁴

Le site britannique breastcancer.uk confirme l’alerte en se basant sur de nombreuses études.⁵

Qu’attendent les pouvoirs publics pour bannir les pesticides et nous protéger des empoisonneurs ?

Cancer du pancréas

Le cancer du pancréas progresse en France 2 à 3 fois plus rapidement que dans les autres pays européens et cette progression est plus rapide chez les femmes.⁶

Pourquoi en France, grand pays d’agriculture ? Une étude ouvre la piste des pesticides en mettant en cause trois pesticides, dont deux pesticides de synthèse : le mancozèbe et le glyphosate.⁷

Qu’attendent les pouvoirs publics pour nous protéger ?

Endométriose

L’endométriose est une maladie inflammatoire pouvant provoquer des douleurs parfois invalidantes et des difficultés à procréer. Elle touche 1 personne menstruée sur 10.

Les pesticides, associés à d’autres polluants organiques persistants, sont de nouveau mis en cause.⁸

Qu’attendent les pouvoirs publics pour nous protéger ?

Exposition pré natale et santé de l’enfant

L’Inserm pointe une présomption forte entre exposition pendant la grossesse aux pesticides et le risque de certains cancers chez l’enfant (en particulier la leucémie) et lie cette exposition avec des troubles des développements neuropsychologiques et moteurs chez l’enfant. ⁹¹⁰

L’enfant à naître est déjà victime.

Qu’attendent les pouvoirs publics pour nous protéger ?

Double peine dans le sud global

La répartition des tâches agricoles diffère d’un pays à l’autre. Néanmoins, dans certains pays, ce sont les femmes à 85% qui sont en charge de l’application des pesticides, avec souvent peu d’équipement de protection et sans information sur les risques encourus. Pour subvenir à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leur famille, elles peuvent effectuer cette tâche en étant enceinte ou en période d’allaitement. ¹¹

En France même, dans les Antilles, les femmes ont été exploitées et empoisonnées : ce sont elles qui répandaient le chlordecone dans les bananeraies à la main. Victimes de ce poison, les maladies dont elles souffrent ne sont pas reconnues comme maladies professionnelles et elles ne bénéficient d’aucune forme de réparation. ¹²

“The violence of colonialism doesn’t end with political borders—it continues through the bodies of workers, especially women.” Colette Solomon, activiste féministe et directrice du Women on Farms Project

(Traduction : La violence du colonialisme ne s’arrête pas aux frontières. Elle continue au travers des corps des travailleurs et particulièrement celui des femmes.)